Qu’il dresse un portrait acide de la Suède, qu’il s’attache à l’univers cauchemardesque des bureaux ou à l’uniformité désolante des zones pavillonnaires pétries de goût petit-bourgeois, qu’il pointe la situation de ceux qui ont été marginalisés dans un pays pourtant vanté pour son système de protection sociale ou qu’il explore l’étrangeté d’une ville proche du cercle polaire, Lars Tunbjörk a totalement oublié le noir et blanc de ses débuts.
Il travaillait alors pour la presse, quotidienne puis hebdomadaire. Aujourd’hui, il ne répond plus que rarement aux sollicitations des médias. Toute son énergie s’est portée sur l’exploration de la couleur, qu’il traite avec une connaissance profonde des recherches des grands Américains des années soixante-dix. C’est là son point de départ pour un questionnement du monde, série d’interrogations bien plus que constat, qu’il développe sans pessimisme mais avec une indéniable affliction, qu’il soigne par un humour souvent ravageur.
Christian Caujolle, extrait du Photopoche VU’, 2006

Le travail de résidence de Lars Tunbjörk à Beauvais a été exposé pendant les Photaumnales 2012, à Beauvais, Galerie nationale de la tapisserie, du 8 septembre au 4 novembre 2012.