DIAPHANE MONOCHROME RVB 01

 


Regards croisés sur la photographie française et hongkongaise


Le pôle photographique Diaphane et l'Alliance française de Hong Kong partagent la volonté de tisser des liens entre les communautés artistiques et culturelles françaises et hongkongaises dans le domaine de la photographie. A cette fin, ils ont développé un partenariat entre le festival Les Photaumnales, et le Hong Kong International Photo Festival. Cette collaboration vise à promouvoir la photographie hongkongaise et française en France et à Hong Kong au travers de la programmation respective des deux festivals en 2016 et de l'organisation de résidences d'artistes.

 

Artistes accueillis à Hong Kong
Almond Chu (2016-2017 : résidence et exposition), Trevor Yeung (2016-2017 : résidence. Travail de création au Centre culturel de rencontre Parc Jean-Jacques Rousseau, Ermenonville. Résidence Odyssée soutenue par la ministère de la Culture et de la Communication.), Ho Fan (exposition), Chak Wai Leung (exposition), Yau Leung (exposition), Lau Ching Ping (exposition), Vincent Yu (exposition), Wong Wo Bik (exposition), Dan Leung (exposition),
Eason Tsang (exposition), Lau Wai (exposition)

Artistes accueillis en Picardie
Tina Merandon (2016-2017 : résidence et exposition), Pascale Peyret (2016-2017 : résidence et exposition)
Beatrix von Conta (2016-2017 : résidence et exposition), Géraldine Lay (exposition)Aurore Valade (exposition)Stéphanie Lacombe (exposition), Claudia Imbert (exposition)

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Les expositions


 

Almond Chu - 2016

Almond Chu
Ancien collège Fernel, Clermont


Almond Chu a été accueilli en résidence à Clermont en 2016-2017 dans le cadre d’un partenariat entre le festival Les Photaumnales, l’Alliance française de Hong Kong et le Hong Kong International Festival


« Lors de ma résidence de création à Clermont, mon appartement se situait à côté d’un bâtiment d’une architecture assez remarquable. J’ai appris que c’était un collège construit en 1938. De style Bauhaus, l’établissement scolaire secondaire a accueilli jusqu’à 1 400 élèves. Le bâtiment est inoccupé depuis 2004. Ce qui m’a étonné, c’est sa taille. C’est en effet une grande école dans une petite ville. Je me demande si tous les habitants de la ville y ont étudié. Franchement, le style du Bauhaus est aujourd’hui rébarbatif, mais il représente l’histoire et une révolution dans le design qui a eu une forte influence dans le monde. Avec mes photos, j’essaie de documenter la relation entre le collège et la ville. Je regarde les traces que les élèves ont laissées, les marques qui ont été écrites. Je scrute la construction, de l’intérieur comme de l’extérieur. C’est un vestige du patrimoine, de l’histoire. C’est aussi la mémoire collective des habitants du Clermontois. » 

Le 10 juillet 1938, la première pierre de ce nouveau collège est posée par Édouard Herriot, Président de la Chambre des Députés. Les clefs sont remises par la Municipalité au Principal le 4 mai 1940. Dans son discours, le Préfet de l’Oise s’adresse aux élèves : il leur appartient de se rendre compte des efforts réalisés par la collectivité qui ont permis de construire ce collège, « un des plus modernes et des plus beaux de France ». Ce bâtiment de style « paquebot » respecte les préceptes du Bauhaus et de Le Corbusier. 

Né en 1962 à Hong Kong, Almond Chu, diplômé de l’École de photographie de Tokyo en 1986, ouvre son propre studio à Hong Kong en 1993. Il est représenté par Yoko Uhoda Gallery à Liège (Belgique) et à La Galerie, Paris 1839 à Hong Kong.

Tina Mérandon - 2016

Tina Merandon
Full Moon


« Cette série photographique sur l'amour à Hong Kong a été réalisée à l'automne 2016. 
Le titre “Full moon” fait référence au jour de la grande fête de la pleine lune à Hong Kong, le jour de mon arrivée. La nuit de la pleine lune est source de mythes. C’est une rêverie, un souhait, quelque chose de pur et de doux qui correspond un peu à l’esprit des asiatiques. Les codes ne sont pas les mêmes.
Cela se passe la nuit dans la ville, les couples se retrouvent et se cherchent. Des aplats de couleurs chaudes et l’éclat du flash expriment en sourdine le côté électrique de cette ville palpitante et en perpétuelle mutation. La couleur rouge revient, permanente, dominante, symbole de la passion vitale dans tous les registres. »

Tina Merandon, née en 1963, vit et travaille à Paris. Elle est représentée par l’agence Signatures et par la galerie Chris Boïcos Fine.

 
Pascal Peyret - 2016

Pascal Peyret
Greenside paradise


« En découvrant Hong Kong, je réalise combien mes travaux sur “ Greenside paradise ” trouvent un écho singulier dans cette ville tropicale et high tech. 
Ce mois de résidence me permet de prolonger ma réflexion sur la mémoire. J’observe avec une fascination non dissimulée la métamorphose de cette ville trépidante. Je recherche les lieux où la perméabilité entre le végétal et le minéral est la plus troublante et cartographie ces frontières fragiles. Je capte la croissance organique des échafaudages de bambou et le déploiement de la chrysalide qui enveloppe les immeubles en rénovation. 
Ces observations m’inspirent un travail composite - photographie, vidéo, installation - chaque volet prolonge ma réflexion sur les mutations urbaines et sociétales de ce territoire chargé d’histoire. »

Pascale Peyret, photographe et plasticienne vit et travaille à Paris. Elle a remporté un IPA-Lucy award en 2008 pour son installation sur l’écologie industrielle publiée dans Le Monde 2.

Beatrix von Conta - 2016

Beatrix von Conta
Hongkong, au-déla des clichés


« Couvrant une superficie de 1104 km2, dont seulement 20 % sont constructibles vu le relief montagneux, Hong Kong est à la fois compression et dilatation. Le ” Mirage ” ne se résume qu’à 40 % de sa superficie, les 60 % restants sont formés par les “ Nouveaux Territoires ” annexés par l’Empire britannique en 1898. Situées sur la côte sud de la Chine, ces étendues paysagères au relief volcanique sont parcourues de chemins de randonnée, constellées de villes dortoirs austères et tentaculaires pour absorber le flux des migrants chinois et parsemées de villages en tôle aux populations d’une grande précarité. Hong Kong est un fascinant et déroutant patchwork, un laboratoire paysager échappant à toute logique, orienté vers un futur qui semble faire l’impasse sur le présent. »

Beatrix von Conta, née à Kaiserslautern en Allemagne, s’installe en France en 1975 comme photographe. Son travail est représenté par la galerie Le Réverbère à Lyon depuis 1992.

Ho Fan - 2016

Ho Fan 何藩


C’est son amour du petit peuple de Hong Kong qui rend son œuvre aussi intensément humaine. comme il le dit lui-même : « J’aime Hong Kong et j’aime les Hongkongais ». Il n’a jamais essayé de créer une collection historique des monuments et bâtiments de la ville, il a au contraire voulu capturer l’âme de Hong Kong, les épreuves et la résilience de ses habitants. 

Surnommé le « Cartier-Bresson de l'orient », Ho Fan attendait patiemment le «moment décisif », très souvent la collision de l'inattendu, cadré sur un arrière-plan de texture et construction géométrique brillamment composé. Son approche se basait sur le renforcement scénique de la vie quotidienne par l'utilisation du contre-jour ou la combinaison de fumée et de lumière. Il affectionnait particulièrement les rues, les allées et les marchés au crépuscule. 

Ho Fan (1931 - 2016), surnommé « le grand maître », est devenu l’un des photographes de rue les plus reconnus d’Asie pour son œuvre sur le Hong Kong des années 50 et 60. Ila reçu plus de 300 récompenses et prix pour ses travaux.

Chak Wai Leung - 2016

Chak Wai Leung 翟偉良


 « Les habitants de Hong Kong sont de plus en plus conscients de la nécessité de protéger les reliques culturelles, leurs mémoires collectives étant un sujet de discussion important. Pour les anciens, elles servent de jalons ponctuant leurs exériences; pour les jeunes, elles donnent un aperçu sur les pas de leurs ancêtres, aussi lointains et hors de propos qu'ils peuvent apparaître.
Les mémoires collectives ne sont pas uniquement des bâtiments pertinents sur un plan historique - elles capturent un moment dans l'histoire de notre société et des gens, alors que les travailleurs peinent à leurs tâches, que les industries fluctuent, et que les outils, les vêtements, les articles et les chiffresse fondent dans le passé. Ils s'attendrissent sur ce qui était autrefois et expérimentent les difficultés et les effortsde la société passée, appréciant mieux ainsi le progrés moderne avec un espoir plus intense pour l'avenir. »

« L'histoire disparaît comme la fumée dans le vent, 
Les souvenirs sur les photos, par chance, ne flétrissent pas, transformant les îles en villes imposantes, dans nos esprits,
Leurs efforts passés n'auront pas fin. »

Chak Wai Leung est né à Dongguan, dans la province de Canton, en 1942. Ila fait ses débuts dans la photographie quand il n'était encore qu'un enfant. En dehors du travail et des excursions photographiques à l'étranger, il aime traviller dans sa chambre noire chez lui, à développer des films monochromes et couleurs.
Yau Leung - 2016

Yau Leung 邱良


Les photographies de Yau Leung transcrivent la vie à Hong Kong dans les années 60 et 70. ces lieux l’ont vu naître et vivre. ses images à la fois vivantes et malicieuses reflètent toutes sortes de situations de la vie quotidienne dans la société hongkongaise de l’époque. Elles capturent la vie des couches populaires avec une exaltation sobre et distinctive. Ces images sont des détails historiques du « vivant », elles reflètent une époque. Elles nous permettent de savourer un temps révolu, de ressentir la splendeur passée de cette vie et de ces scènes lointaines. Les images sont remplies d’une attention et d’une contemplation humanistes. elles nous emportent dans un autre monde spatio-temporel, comme le retour au pays d’un voyageur après des années d’absence. face à ces images lointaines, nous avons l’impression de reconnaître des parents ou des amis.

Né à Hong Kong en 1941, Yau Leung est considéré comme l’un des photographes documentaires les plus éminents et les plus accomplis de Hong Kong. En parallèle deson travail comme photographe pour des studios, et comme éditeur pour des magazinesde photographie, il a continué son projet de vie qui était de photographier Hong Kong jusqu’au jour de son accident et sa mort prématurée en 1997.

Lau Ching Ping - 2016

Lau Ching Ping 劉清平
Dernier aperçu de HongKong


« L’air est si mince que nous ne pouvons pas le voir, mais nous savons qu’il est là. De même, nous comprenons que l’air de la ville incarne son esprit - invisible, mais dans sa plus réelle expression.
Au cours de ces 16 dernières années, depuis son retour sur le continent Hong Kong, a connu de nombreux tourments exceptionnels, chacun apparaissant comme la fin du monde aux yeux de la population locale. Le système de nomination politique, l'enseignement de la langue maternelle, la crise financière asiatique, les épidémies de SRAS, les manifestations du 1er Juillet, l'éffondrement de Lehman Brothers, les turbulances financières, la question des droits de la HSBC, la grippe aviaire, l'éducation nationale, la qualité de l'air, la pollution urbaine...`
Si quelque chose s'est vraiment terminé ce ne fut pas le monde, ce fut esprit du peuple de Hong Kong - invisible, introuvable, disparu de nos cœurs. 
Si je t'émoigne de la fin de Hong Kong, disparaissant dans une mer de blanc, je souhaite à tous ses habitants de se lever une dernière fois, et de vivre intensément les jours restants. Nous devrions donner à cette ville de sud de la Chine un dernière adieu sincère. »

Lau Ching Ping est un photographe, designer, éducateur et écrivain basé à Hong Kong. Il est un membre du comité de rédaction du magazine d’art Dislocation Photography, participe au Festival International de Photographie de Hong Kong, et a donné desconférences à temps partiel à l’Université Chinoise de Hong Kong, à SPACE de l’Universitéde Hong Kong et pour le Programme Lumenvisum.

Vincent Yu - 2016

Vincent Yu 余建偉
McRéfugiés à Hong Kong


« Après la mort d'une femme sans-abri dormant dans un McDonald ouvert 24 heures sur 24, une large attention a été accordée au «McRefugees». 
Les “ McRefugees ” sont des gens qui dorment nuit après nuit dans les restaurants McDonald, incapables de payer un loyer trop élevé. Pour les personnes sans-abri avec nulle part où aller, les restaurants McDonald sont devenus l'un des rare endroits propres, sûrs et gratuits où trouver refuge.
McDonald a déclaré que " Toute personne de la société est la bienvenue chez McDonald, et à tout moment " et a exprimé sa douleur après le décès récent de cette femme, en déclarant que plus de soin et d'attention devraient être donné aux clients la nuit, pour s'assurer qu'ils reçoivent un bon service.
Étant donné les prix élevés des loyers à Hong Kong et la mauvaise qualité de l'environnement, une enquête a révélé qu'il y a maintenant 1 614 personnes sans-abris sur le territoire, qui marque une augmentation de 14% depuis 2013 ; et environ 256 personnes dorment toutes les nuits dans des restaurants fast-food ouverts la nuit. »

Vincent Yu est né à Hong Kong en 1964. Photographe de l’Associated Press, il couvre les événements critiques de l’actualité pour la région Asie-Pacifique.
Beaucoup de ses œuvres sont présentées dans la collection du Musée du Patrimoine de Hong Kong.

Wong Wo Bik - 2016

Wong Wo Bik 王禾璧
La disparue du «Lai Yuen Amusement Park» 1997


 « Aux yeux d'un enfant, le parc d'attraction Lai Yuen apparaît comme un grand jardin. Mais une nouvelle viste en mai 1997 m'a révélé sa démolition imminente. Le but de mes photographies n'est pas de présenter le site ou de rechercher la nostalgie, mais de laisser une impression sur les visiteurs. Ce sont des récits personnellement perçus, des fragments immortalisés dans l'image pour toujours. » 

Wong Wo Bik est titulaire d'une maîtrise en Arts de l'American Academy of Arts. En 1993, elle a remporté le prix «Top 6 Outstanding Female Artists» de l'Association des Femmes de Hong Kong. Ses œuvres peuvent notamment être vues au Musée d'art de Canton et au Musée du patrimoine de Hong Kong.

Dang Leung - 2016

Dan Leung 梁譽聰
Blitz


« Généralement, nous identifions une personne par sa photo d'identité. Dans cette série, c'est le flash qui construit l'identité d'un petit personnage qui semble comme échappé de la ville bruyante à la recherche de son propre chemin.
La stucture du mot chinois “ Blitz ” (閃) présente le caractère personne (人) se tenant à l'intérieur du caractère porte (門). Cela illustre pour moi la relation et sentiments que j'entretiens avec la ville.
Le mot chinois “ Blitz ” a aussi un sens photographique. Il désigne le flash qui surgit de l'appareil lorsqu'on appuie sur le bouton et qui donner une valeur unique à la zone éclairée. Dans cette série, la cible que je souhaite mettre sous le flash est ce petit personnage qui se tient au milieur del la porte (門). »

Dan Leung a obtenu sa licence d’Art avec distinction honorifique à l’Institut d’Art de Hong Kong et à l’Institut Royal de Technologie de Melbourne, avec une spécialisation enphotographie. Il vit et travaille à Philadelphie.

Eason Tsang - 2016

Eason Tsang 曾家偉
Objectivité et Subjectivité


Landmark (Point de repère) 
Dans cette ville densément peuplée, les bâtiments ne peuvent que s'élever et dans ce paysage urbain sans cesse croissant, Eason Tsang a trouvé quelques repères imprévus.
New landmark (Nouveau point de repère)
La collection «New Landmark» s'est développée après la série «Landmark», déplaçant sont point de vue artistique loin de la découverte des gratte-ciel comme points de repère pour s'appliquer à démontrer leurs conditions à différentes périodes et les événements qui se produisent entre chacune de ces périodes.
Rooftop (Sur le toit)
Les toits sont des lieux publics et privés. Du haut d'une terrasse sur un toit, Eason Tsang capture la forme et les activités des autres toits inférieurs se trouvant autour de lui.

Né à Hong Kong en 1986, Eason TSANG est diplômé en 2013 de l’École des médiascréatifs de l’Université City de Hong Kong. Il a remporté le Prix de l’Art Contemporain deHong Kong en 2012 pour son travail « Rooftop » (Sur le toit). Ses œuvres sont présentées dans la collection du Musée du Patrimoine de Hong Kong. Il vit et travaille à Hong Kong.

Lau Wai - 2016

Lau Wai 劉衛
This (De 2012 à aujourd'hui)
Album (De 2014 à aujourd'hui)


« Depuis le début, l'appareil photo est pour moi un outil pour communiquer avec mes parents et de notre environnement.
J'ai réalisé que “ ma maison ” m'était en fait un lieu à la fois familier et étranger. Je n'avais pas une bonne connaissance de ce mes parents avaient vécu avant qu'ils ne s'établissent dans cette ville, Hong Kong, ni des raisons qui les avaient conduits à s'intaller “ ici ” pour fonder notre foyer. Ce que je savais néanmoins, c'est que l'histoire ne commençait pas seulement avec mes parents, mais aussi avec la génération précédente.
Avec mon appareil photo, je me suis plongée dans leur passé et ai retracé les souvenirs de leur ville natale et des lieux qui les ont marqués. Dans le même temps que j'ai tenté de découvrir l'histoire méconnue de notre famille à travers les albums de famille.
Cela m'a permis non seulement de mieux comprendre mes parents et le rapport entre le présent et le passé, mais aussi d'adopter une nouvelle manière de comprendre et de poursuivre l'histoire de nos 3 générations. »

 Lau Wai est née en 1982 à Hong Kong, ville où elle réside et travaille. En 2007, elle a obtenu la licence des Beaux-Arts de l'Université de Goldsmiths à Londres.

Géraldine Lay - 2016

Géraldine Lay
North End


Exposition présentée à Hong Kong en 2016
En 2009, Géraldine Lay a découvert Glasgow à l’occasion d’une carte blanche proposée par Diaphane, dans le cadre du projet « Destinations Europe »

 « Depuis, je suis retournée chaque année dans les villes du nord de l’Angleterre et de l’Ecosse. Sans intention purement documentaire, je m’intéresse à ces villes qui ont vécu la fin de l’ère industrielle  et ​qui ont été la toile de fond des grands mouvements sociaux des années 80, marquant ainsi notre entrée dans une nouvelle forme de société. J’aime l’idée de documenter de façon elliptique, une époque, un lieu et d’être porteuse d’histoires. »
 
Lauréate 2015 du programme Hors les Murs de l’Institut français, j’ai pu effectuer un long séjour au Royaume-Uni, partagé entre les villes de Manchester, Cardiff, Bristol et Londres, pour clore cette série.»
Aurore Valade - 2016

Aurore Valade
Rittrati Torino


Exposition présentée à Hong Kong en 2016.


« Cette série réalisée par l’artiste en Italie s’inspire des portraits de la renaissance italienne et des vedute, aussi bien que d’images ethnologiques en jouant sur différents modes de représentation et de récit. Chaque image s’offre comme une chronique du quotidien où les objets ramènent à l’identité dupersonnage et à l’actualité contemporaine. 

Les photographies d’Aurore Valade sont construites selon trois genres de la peinture classique : le portrait, les scènes d’intérieur et les vedute. Chaque composition naît d’un minutieux travail de photomontage et de retouches. Mais, en dépit des interventions techniques et des redéfinitions, elles maintiennent une force réaliste et restent fidèles à la vérité du moment effectif de la prise de vue. Le travail d’Aurore Valade renvoie à un essai du poète et critique allemand Rainer Maria Rilke intitulé Notes sur la mélodie des choses (1898), dans lequel il engage une réflexion sur le thème du portrait dans les oeuvres d’art. Dans les écrits de Rilke, la vue sur le fond est semblable à une mélodie, comme si chaque personnage faisait partie d’un choeur, la voix de chacun contribuant à créer l’harmonie de l’ensemble. Selon le poète, ce n’est donc pas la reproduction fidèle du personnage qui fait naître la possibilité de la relation. Plus importantes sont, en revanche, la représentation et la compréhension du « monde » dans lequel le sujet vit, du monde qui se cache derrière la figure. Un espace qui, dans les travaux présentés à Arles, se présente comme un intérieur chargé d’objets et de souvenirs, un espace qui s’ouvre sur la vue en perspective de la ville ou sur le monde commun et globalisé dont témoignent les médias – le journal, la télévision – présents sur les photographies. »
 Maria Cristina Strati
 
Tina Mérandon - 2016

Tina Mérandon
Nus


Exposition présentée à Hong Kong en 2016


 « Pendant l’étreinte, les couples se dénudent, s’abandonnent, se lovent. La tension est là : délicieuse ou douloureuse car le désir, le jeu, la répulsion s’imbriquent. Les corps combattent ou jouent avec le désir de l’autre.
Le couple c’est aussi l’ambiguïté d’être deux mais parfois seul.
Hors contexte, ces corps anonymes deviennent des icônes dans leur touchante sincérité.
L’idée de l’improvisation est née d’une conversation avec Stanislas Nordey, homme de théâtre. Elle permet au modèle de tourner autour d’une idée avec toute la liberté possible et d’engendrer de nouvelles interfaces. Dans la variation sur un même thème, le sujet dévoile toutes ses richesses. Cette série c’est aussi aborder le langage du corps via une thématique récurrente : le corps à corps dans la confrontation à l’autre.
Le vêtement est là, lieu de la négociation, de la rencontre avec l’autre. “Enlever les oripeaux de l’autre”, c’est aussi le révéler à lui-même et lui offrir avec passion la possibilité d’une liberté. »

 
Beatrix von Conta - 2016

Beatrix von Conta
Dérive des rives


Exposition présentée à Hong Kong en 2016.


Beatrix Von Conta réalise la série « Dérive des rives » lors d'une résidence de création itinérante sur le Rhône. Avec ce travail, elle reprend un dispositif d'installation de miroirs, déjà mis en œuvre dans les séries « Miroirs aux alouettes » et « Surface de contact ».

Pascale Peyret - 2016

Pascale Peyret
Green memory


Exposition présentée à Hong Kong en 2016


 « En conjuguant différentes pratiques allant des procédés photographiques anciens à la vidéo, des installations in situ aux mises en œuvres participatives, je cherche à déceler le vivant partout où il se loge : dans la graine en devenir, dans la mémoire des choses inertes, dans la froideur apparente de nos objets manufacturés, de nos matériaux informatiques au rebus, de nos écrans brisés. En mettant l’accent autant sur le processus de création que sur son résultat, je réactive des gestes simples pour mieux décoder notre environnement complexe.
Alors que la moitié de l’humanité vit maintenant dans les villes, notre perception de l’espace urbain et du temps a profondément changé. L’apparition des nouvelles technologies de l’information et de la communication modifie notre perception du monde, nous sommes désormais plongés dans un monde où tout est réduit à l’état de flux. 
“ Green Memory ” est une cité où les cartes mémoire d’ordinateurs sont recyclées en un nouvel espace. C’est le cerveau, le système nerveux d’une ville qui se révèle. Au cœur de ces villes germent des graines qui envahissent les avenues poussent entre les buildings et submergent tout. Le triomphe de la végétation est total.

La vidéo Green Memory enregistre pendant quinze jours la croissance de grains de blé anciens (trouvés dans les pyramides d'Egypte). Elle donne à contempler la vitalité contenue dans ces semences millénaires. Martin Wheeler crée une musique originale en enregistrant les variations colorimétriques de l'image. Ce sont ces informations électroniques qui composent la partition de cette œuvre " synethésique ".»
 
Pascale Peyret, photographe et plasticienne, vit et travaille à Paris. Elle a remporté un IPA-Lucy award en 2008 pour son installation " Green Memory " sur l'écologie publiée dans le monde2. 
Stéphanie Lacombe - 2016

Stéphanie Lacombe
La table de l'ordinnaire


Exposition présentée à Hong Kong en 2016


« Qui sont mes voisins, que font-ils, quelles sont leurs vies, sont-ils heureux, d’où viennent-ils ? Cette curiosité guide ma démarche photographique. Je ne pars pas à l’étranger réaliser mes documentaires : je regarde là, juste là, autour de moi. Je m’invite chez les habitants et j’observe la vie souvent simple, noyée dans ses habitudes et son quotidien. Quoi de plus banal qu’un repas pris chez soi le soir, à la même heure, même table, même assiette ? Le repas est un acte rempli de symboles, de rituels et de coutumes. La table est le punctum de l’image. L’objet devient scène. C’est le lieu de la maison où se joue le théâtre de l’ordinaire. »

Claudia Imbert

Claudia Imbert
La famille Incertaine


Avec cette série, Claudia Imbert continue l’exploration de son espace quotidien initiée en 2008 avec un travail intitulé « La Zone Pavillonnaire ».
Almond Chu

Almond Chu
City of Ruins & Artificial Landscapes


City of Ruins 2009
« En 2009, un an après le grand tremblement de terre au Wenchuan, je suis allé voir les zones les plus touchées. En tous lieux, des scènes de désolation : les maisons effondrées, les débris éparpillés sur le sol. Je suis resté sur place quelques jours. Je prenais des tonnes de photos, comme un fou, dans l’espoir de conserver la mémoire de ce désastre. Quand j’y suis retourné en 2010, il n’y avait plus trace de tout cela. La vie avait repris son cours. Une vision étrange ! ». 

Artificial Landscapes 
« Je suis né à Hong Kong où je vis depuis des années. Un jour, mon regard s’est ouvert. Soudain, j’ai eu une vision plus claire et intense de cette ville. Hong Kong a une telle densité de population ! La pénurie de terrain et les prix exorbitants de l’immobilier ont intensifié le problème du logement dans la ville. Alors que la classe populaire subit la compression de son espace de vie, le Gouvernement utilise étrangement les zones résidentielles pour construire des parcours d’entraînement au golf pour le divertissement des classes aisées sans tenir compte des besoins des classes populaires. Je ressens tout cela comme une forme de contradiction et d’ironie. La valeur intrinsèque de la vie s’effondre. Notre civilisation et l’urbanisation qui s’y déploie ne causent pas seulement des dommages écologiques mais nuisent aussi à notre spiritualité. Toutes ces pensées ont éveillé en moi un sentiment inconnu de vide. Je continue à y réfléchir au travers de la photographie ».

Picardie-Gaspésie pour la photographie


Une coopération France-Québec, dans le cadre d'un échange artistique avec les Rencontres internationales de la photographe en Gaspésie.
Avec le soutien du Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat général de France à Québec

Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie ont en commun une volonté de réaliser sur leurs territoires un véritable travail de fond en matière de création, sensibilisation et diffusion de la photographie.
Des résidences de création croisées permettent à des artistes québécois d'être accueilis en Picardie quand des artistes français découvrent de leu côté la Gaspésie.
Une restitution des travaux a lieu de part et d'autre, pendant les Rencontres en Gaspésie et à l'occasion du festival des Photaumnales, à Beauvais.


FRANCEQUEBECNB    GASPESIENB

 

Artiste en résidence en Gaspesie 2016
Ambroise Tézénas

Artiste en résidence en Gaspesie 2015
Claudia Imbert

Artistes en résidence en Picardie 2016
Jessica Auer
Normand Rajotte 

Artiste en résidence en Picardie 2015
Benoit Aquin
Isabelle Hayeur

 

 

 


Territoires numériques


Une coopération France-Québec, dans le cadre d'un échange artistique avec les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie.
Avec le soutien du Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat général de France à Québec.

Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie ont en commun une volonté de réaliser sur leurs territoires un véritable travail de fond en matière de création, sensibilisation et diffusion de la photographie.
Depuis 2015, trois projets d’échange se sont succédés : Picardie-Gaspésie pour la photographie (2015-2016), Territoires imprimés (2017-2018), Territoires numériques (2019-2020). 

Au programme :
   • Des résidences de création croisées  permettent à des artistes québécois d’être accueillis en Picardie quand des artistes français découvrent de leur côté la Gaspésie.
   • Des restitutions des travaux réalisés au cours des temps de résidence ont lieu de part et d'autre, pendant les Rencontres en Gaspésie et à l'occasion du festival des Photaumnales, à Beauvais.
   • Des commissariats croisés permettent la présentation d’expositions de photographes français en Gaspésie tandis que Les Photaumnales présentent les travaux d’artistes proposés par les Rencontres de la photographie en Gaspésie.
   • Des publications conjointes de livres photographiques. 
   • Des échanges entre les équipes des deux festivals.

 

Artistes accueillis en Gaspésie
Mathilde Lavenne (2022)Sophie Zénon (2019)Martin Becka (2017), Sarah Ritter (2017)Ambroise Tézénas (2016), Claudia Imbert (2015)

Artistes accueillis en Picardie
Natacha Clitandre (2022)Jocelyne Alloucherie (2019), Serge Clément (2017), Steve Veilleux (2017), Robert Walker (2017), Jessica Auer (2016), Normand Rajotte (2016), Benoît Aquin (2015), Isabelle Hayeur (2015)

 
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Les résidences


 

Mélissa Pilon

Foules
Mélissa Pilon


Exposition présentée lors des Photaumnales 2020
Entretien avec l'artiste : La minute de l'image


Depuis quatre ans, je collectionne les images de foules que je trouve dans des livres, des magazines, des journaux et des archives de photograhpes. Ces images de rassemblements et de marées humaines proviennent de contextes variés : foules d'hivers, foules en détresse, foules revendicatrices, foules assoifées de liberté, foules de vacanciers, foules en mouvance, foules en liesse, foules de guerres, etc.

Toutefois, elles semblent toutes porter en elles une réflexion commune autour de la masse humaine, ses interactions et ses variations. Mon projet ne souhaite pas mettre l'accent sur la provenance  des photographies ni sur leur contexte historique, géographique ou politique. Je fragmente et je recompose des images en diptyque de manière à mettre en évidence les motifs, les textures, les compositions graphiques, les déplacement, le mouvement des corps et des regards. Je m'intéresse à l'aura poétique dégagée par ce travail d'édition de la foule. C'est un rapport direct du regard sur le regroupement humain qui est privilégié dans cette recherche où les archives deviennent autant de textures sensibles que les documents. L'individuel et le collectif s'y rencontrent et s'entremêlent dans le flou, la haute définition, la compression, l'identité et sa disparition. c'est comme si envers et contre la fixité de l'image, l'énergie des corps en mouvement est toujours perceptible. C'est précisément cette tension que je cherche à présenter.

Amélie Chassary

Éloge de la simplicité
Amélie Chassary


Exposition présentée lors des Photaumnales 2019
et à l'occasion des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie en 2020


J'aime errer au milieu des étalages de marché. les fruits collés les uns aux autres sont à mes yeux comme des oeuvres d'art en mouvement devant lesquelles on passe pourtant sans s'arrêter. Chaque fruit avec lequel je travaille est d'abbord minutieusement observé. Je tourne autour, je manipule, je goûte, je prends possession. puis, je le met en scène dans un espace clos où la lumière circule doucement et avec lenteur sur les formes.
Mes couleurs sont proches de la terre et du ciel pour retrouver une harmonie parfaite avec la nature. Dans ses photographies, j'ai recherché une sérénité dans l'art de l'observation. Lorsque je compose mes natures mortes, le temps s'arrête et le silence s'installe. Je trouve une forme de sagesse qui me coupe du reste du monde.

Jocelyne Alloucherie

Le bleu des glaces
Jocelyne Alloucherie


Exposition présentée lors des Photaumnales 2019


Ces photographies ont été prises en 2008, au large de la côte nord-est de Terre-Neuve dans cette zone appelée Icebergs Alley,  qui marque annuellement le passage des glaces descendant entre le Labrador et le Groenland. Je suis allée au plus près de ces  blocs en dérive pour en saisir la pleine présence et en rendre une sensation différente, celle d'une confrontation avec leur échelle, 
leur matière, leur découpage insolite; et traduire l'impression d'une promenade à fleur d'eau dans le voisinage de ces glaces millénaires.

L'aventure était parfois périlleuse. J'y suis allée avec des pêcheurs, dont de petites barques à fonds plats que l'on appele, au Québec, des verchères. 
Les photographies ont été prises vers la fin du jour pour les Syrènes et tôt le matin pour les Brumes.

L'expérience laisse une impression étrange, celle d'un froid intense irradiant localement et fortement d'une  masse imposante. Au point de sa rencontre avec la surface de l'eau, aucun abordage ne semble possible,  car la glace est lisse et rongée en courbe par l'eau qui s'y frappe. Et les icebergs chantent, ils émettent des bruits très sonores; ils gargouillent, ils craquent, ils ruissellent du sommet vers leur centre. Selon l'intensité de ces  sons, il faut rapidement s'éloigner car ils se fracturent et basculent. 

Tout près, leur crêtes se découpent étrangement sur des ciels d'orages, les surfaces dures donnent l'impression d'une mollesse presque plastifiée, comme si elles continuaient à fondre sous nos yeux; les traces de fractures s'adoucissent et s'arrondissent à mesure que l'iceberg vieillit.

Photographe, sculpteur et artiste conceptuelle, Jocelyne Alloucherie est née à Québec en 1947. Elle vit et travaille à Montréal. Elle est représentée par la galerie Fraçoise Paviot à Paris, The 511 Gallery à New York, et les galeries Roger Bellemare et Christian Lambert à Montréal.

Sophie Zénon

Dans le mirroir des rizières (Maria)
Sophie Zénon


Exposition présentée lors des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie en 2019
et à l’occasion des Photaumnales 2018


Pour le projet Dans le miroir des rizières, Sophie Zénon crée une rencontre irréelle avec la figure de la mondina italienne, qu'elle revisite  à travers celle de sa grand-mère maternelle, Maria. 

Son histoire familiale s'entrecroise avec celle, anonyme, de ces ouvrières saisonnières dont le travail consistait à repiquer de jeunes plants de riz dans le Piémont Italien. Les rudes conditions de travails ont été à l'origine d'importants mouvements sociaux et inspirés plusieurs chants, œuvres littéraires et cinématographiques en Italie.

Imprimé sur voile ou sur Plexiglas, le portrait de la grand-mère de l'artiste est mis en scène au  sein d'une vaste propriété rizicole datant du XVe siècle. Ses photographies s'incarnent dans ces lieux aujourd'hui à la fine pointe de la technologie en matière de transformation du riz, mais où le  dortoir des femmes est resté intact. Les murs, les objets préservés deviennent un décor de théâtre pour le visage noir et blanc. Ces mises en scène sont associées à un ensemble d'images trouvées,  transformées et produites, par l'entremise desquelles Sophie Zénon construit son propre album,  sa propre histoire. Les récits se dévoilent à la fois personnels et historiques, liés à l'histoire de l'immigration italienne en France pendant l'entre-deux guerres. Ils permettent aux images passées comme présentes de se rencontrer hors du temps pour visiter la mémoire et l'imaginaire de chacun. 

Sophie Zénon se concentre depuis la fin des années 2000 sur la mise en scène photographique de l’absence, sur notre rapport aux ancêtres et à la filiation. Elle a été lauréate de plusieurs prix, notamment le prix Résidence pour la photographie de la Fondation des Treilles (2015) et le prix Kodak de la critique (1999), et a été mise en nomination pour le prix Niépce (2011, 2015) et le Prix de l’Académie des beaux-arts (2010). Elle est représentée par les galeries Thessa Herold (Paris), Comptoirs arlésiens (Arles) et Schilt (Pays-Bas).

​Les photographies de Sophie Zénon ont été réalisées grâce au prix Résidence pour la Photographie de la Fondation des Treilles (France) dont l’artiste a été lauréate en 2015.

Serge Clément

Fragments et Trans
Serge Clément


Serge Clément a été accueilli en résidence en Picardie à l'automne 2017 dans le cadre d’un partenariat entre Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, avec le soutien de la Commission permanente de coopération franco-québécoise


Automne 2017, une résidence d’artiste déclinée en 3 lieux,
Amiens, Beauvais et Clermont sur 3 semaines :

" Un séjour, une marche, un récit, a journey
le regard de l’étranger sur cette urbanité, ses espaces aménagés, domestiqués
empreintes de ses lumières d’octobre, de ses effluves, de soleils évasifs
porté par les hasards, les coïncidences, des énigmes
extraits de son patrimoine architectural, historique, industriel, littéraire, filmique
le périple du marcheur, à hauteur d’homme
à cartographier, décrypter, marcotter
un cycle de trajets fracturés, de perspectives tronquées
d’architecture hérissées, de lumières en turbulences
de fictions à haute densité, en précipité
d’extrusions et de rêves défrichés
un cycle d’images devenues écriture, méditation
possiblement déflagration, alchimie
qui magnifient le réel, sa musique, sa poésie, ses immensités
l’imaginaire, ses mouvements intérieurs, ses migrations
images - palimpseste, a journey
images qui nous dépassent
entre durée, indicible
images qui défigurent, transfigurent "

 

Martin Becka

La ligne silencieuse
Martin Becka


Résidence de création en Gaspésie en 2017, suivie d’une exposition lors des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie en 2018
et lors des Photaumnales 2018 


" Bien qu’elle ne fonctionne plus dans sa plus grande partie, la ligne de chemin de fer du sud de la Gaspésie, entre New Richmond et Gaspé,continue à  être intimement liée au territoire, passant parfois sans aucune délimitation au coeur même des bourgs, croisant les routes, enjambant rivières et vallons. 

Les ouvrages d’arts impressionnants semblent se faire tout petits face aux paysages grandioses des estuaires. Les gares modestes, parfois nichées en pleine nature ou limitrophes de villes, ne manquent pas d’être signalées par des panneaux qui témoignent de leur importance. Entre les maisons des villages, au bord de l’eau, ou au coeur des forêts, ce fil d’Ariane tisse la trame du territoire entre les habitants et leurs paysages, paysages gaspésiens dont l’immensité est fascinante pour un oeil européen.
Évoluant à proximité de ces rails devenus silencieux, j’y ai croisé à mon étonnement beaucoup plus de monde que je ne pouvais l’imaginer. Promeneurs, sportifs, habitants de maisons situées à proximité, la plupart des Gaspésiens rencontrés s’interrogeaient sur l’avenir de la ligne, des conséquences pour le futur de la région de sa remise en état ou de son abandon... "

Sarah Ritter

Au fond du ciel
Sarah Ritter


Exposition présentée lors des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie en 2017


Sarah Ritter ne travaille pas par anticipation, mais par « occasions », pour lesquelles elle arpente divers terrains. 

Guidée par le principe de l’obsession, elle accumule puis articule entre elles des images, qui forment un montage photographique comme un chœur. 

Les photographies appellent le récit tout en empêchant sa clôture, attisent le regard sans donner pour autant la clé de cette tension. Au fond du ciel 
est une série d’images croisant portraits et paysages pris dans des lieux très différents. Ces lieux peu marqués par des repères, emplis de zones noires 
et de présences humaines disparaissantes échappent au regard frontal. Elles expérimentent un point de bascule entre le visible et le hors-champ, pour toucher à la 
nature profonde de l’image photographique.

http://www.photogaspesie.ca/portfolio/sarah-ritter-au-parc-national-de-la-gaspesie/

Steve Veilleux

Projections
Steve Veilleux


Exposition présentée lors des Photaumnales 2018


On peut aisément se figurer la scène. Par une nuit sans lune, les phares de haute intensité allumés, la voiture neuve d’un couple neuf fonce 
sur une route lointaine, hors des centres- villes. Comme un éclair, une affiche publicitaire montrant de futurs ensembles résidentiels surgit, 
habite l’imaginaire un instant, puis s’évanouit.

Le travail de Steve Veilleux nous place devant ce moment où l’image préfabriquée et prophétique d’un promoteur immobilier n’a pas encore 
rencontré sa concrétisation. On distingue certaines de ces affiches photographiées de nuit au flash. Seulement, voilà que les informations 
écrites sur les panneaux-réclames ont été gommées, ne laissant pour ainsi dire que la « rhétorique graphique » faite de modélisations 
infographiques tridimensionnelles et de clichés de familles aux sourires factices et anonymes tirés de banques d’images en ligne.

Né en 1985, Steve Veilleux est un artiste québécois originaire de Contrecœur (Canada).

Robert Walker

New York, chaos et cacophonie
Robert Walker


Exposition présentée lors des Photaumnales 2018 à Beauvais


La couleur c'est le pouvoir » apparaît comme le slogan qui jalonne le travail photographique engagé que mène Robert Walker sur les métropoles telles que New York, Paris, Rome ou encore Varsovie et Toronto. Convaincu que la publicité veut séduire et soumettre la masse de consommateurs auxquels elle inocule sans cesse de nouveaux besoins, il utilise dans ses images les codes de celle-ci, les récupère et les plie a sa propre vision de l'espace urbain.

Peintre de formation, porté vers l'abstraction, il entend se servir des couleurs de Times Square - véritable ground zéro de la société de consommation - pour recomposer texteset images aux accents publicitaires, selon une logique critique et grinçante  n'ayant plus rien de commerciale.

Robert Walker est né à Montréal où il a étudié la peinture à l’université Sir George Williams. Dans les années 70, il a orienté son travail sur la ville et la photographie.

Ambroise Tézenas

La vallée
Ambroise Tézenas


Ambroise Tézenas a été accueilli en résidence en Gaspésie en juin 2016 dans le cadre d’un partenariat entre Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, avec le soutien de la Commission permanente de coopération franco-québécoise


Le premier jour, je photographie une maison abandonnée dans la brume, avec son toit qui s’écroule on a l’impression qu’elle s’envole. L’ambiance est lourde, le ciel bas, je cherche à comprendre un peu mieux ces paysages que je traverse, je m’arrête dans des cafés de bord de route. A Sainte-Florence, petit village de la Vallée de la Matapédia un couple sans histoires a été retrouvé mort, assassiné par leur petit-fils il y a quelques années. Dans les villages, les écoles sont menacées de fermeture, quand ce n’est pas déjà fait, et luttent pour survivre malgré la désertification inexorable. Je ressens le besoin de me raconter des histoires. Je ne profiterai pas de cette frontière entre la terre et le Golfe du Saint-Laurent qui offre au voyageur tous les éléments du parfait road trip. Le soleil qui m’a accueilli a disparu, il pleut et les prévisions ne sont pas optimistes. 

Normand Rajotte

Aimer la nature
Normand Rajotte


Normand Rajotte a été accueilli en résidence en Picardie à l'automne 2017 dans le cadre d’un partenariat entre Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, avec le soutien de la Commission permanente de coopération franco-québécoise

Lien vers la vidéo ici


" Depuis plusieurs années, j’explore un territoire forestier de quelques kilomètres carrés situé au sud-est du Québec. Observant l’avancée de la végétation et les traces de l’activité animale, je photographie l’incessante métamorphose de  « ma » forêt.  Au fil du temps, je m’y suis enraciné. Dans cet esprit, ma résidence en Picardie, vu sa brièveté et la nouveauté des lieux, s’est présentée à moi comme un défi. Pour le relever, j’ai concentré mon action et m’en suis tenu à deux secteurs situés à quelques kilomètres de la ville de Clermont, où j’habitais. 
J’ai d’abord choisi une parcelle boisée de quelques hectares dans le Marais de Sacy. J’y ai été attiré par sa végétation dense, vibrante. Un chaos visuel qui témoignait d’une vie intense. Un espace englobant, secret, comme j’en ai rarement rencontré.Je me suis ensuite orienté vers la forêt de Hez-Froidmont, où au premier contact, j’ai été impressionné par ses grands arbres, sans équivalents chez moi. Magnifiques végétaux dégageant une force rassurante, presque tangible. En y poursuivant mes incursions, j’ai aussi répertorié diverses traces d’activité humaine, en particulier celles laissées par l’exploitation forestière qui, quoique photographiquement intéressantes, me sont apparues moins rassurantes pour le devenir des lieux. J’aurais continué, je commençais à me sentir un peu plus chez moi. Le temps était écoulé."

Jessica Auer

Seeing the forest for the trees
Jessica Auer


Jessica Auer a été accueillie au printemps 2016 en résidence en Picardie dans le cadre d’un partenariat entre Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, avec le soutien de la Commission permanente de coopération franco-québécoise

Lien vers la vidéo ici


"Je suis partie de la collection d’oeuvres d’art historiques du MUDO-Musée de l’Oise. Ces oeuvres, pour la plupart créées par des peintres de la région, ont été mon introduction aux paysages de la Picardie. J’ai découvert dans cette collection les travaux de peintres paysagistes et j’ai été particulièrement attentive à la manière dont ils perçoivent les lieux et traduisent leurs observations dans une oeuvre d’art – leur attention aux détails, leur style personnel et la façon dont ils restituent la lumière. Inspirée par deux oeuvres particulières, l’une de Paul Huet (La Forêt de Compiègne) et l’autre de Claude Sébastien Hugard (Le Trou fondu), j’ai commencé une exploration photographique de la forêt de Compiègne, l’une des grandes forêts de la région. Cette forêt est non seulement un site naturel d’intérêt, mais elle revêt également une grande importance historique avec une occupation remontant à l’époque romaine. 

Mon but était de saisir le caractère mythologique de la forêt ainsi que son identité contemporaine. Marchant le long des sentiers et à travers certains endroits plus sauvages, j’ai étudié la variété des arbres, les effets de la lumière sur le paysage, et recherché des traces du passé laissées par les cycles environnementaux et par l’intervention humaine. En utilisant la photographie, je souhaite faire référence aux qualités romantiques de la forêt qui ont captivé les peintres paysagistes du 19ème siècle, tout en créant une série qui propose une perspective réaliste de la forêt d’aujourd’hui."

Isabelle Hayeur

République
Isabelle Hayeur


Isabelle Hayeur a été accueillie en résidence en Picardie en novembre 2015 dans le cadre d’un partenariat entre Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, avec le soutien de la Commission permanente de coopération franco-québécoise


"Arrivée en France depuis peu, je suis à Paris dans le Xème arrondissement lorsque que les événements du vendredi 13 novembre 2015 éclatent. La population est pétrifiée, paralysée. Ce ne sont pas les premiers attentats qu’elle subit, mais cette fois, c’est la nation qui se sent attaquée. Les réactions sont épidermiques, le patriotisme est exacerbé… En mission photographique à Beauvais, je m’intéresse aux contrecoups de ces attentats. J’observe les réactions, j’écoute les conversations, je photographie ce que je vois, souvent à la dérobée. Le territoire est maintenant sous haute surveillance, on renforce la sécurité, on fouille les sacs, fait ouvrir les blousons, contrôle les cartes d’identité, réprime la dissidence, intensifie les frappes sur la Syrie... La France a peur, peur de l’autre qui la traque, mais qui est cet autre au juste ? 

J’essaie de comprendre d’où cela vient. Avons-nous peur de réaliser que cela vient aussi de nous ? à Paris, le Monument à la République se transforme en un mémorial improvisé. Je le photographie chaque jour. Il n’est jamais tout à fait le même : il se fait et se défait au fil des ajouts de fleurs et de témoignages nouveaux. Photographies, dessins et affichettes y sont déposés quotidiennement. La pluie les altère, déforme les images, les rend floues, efface des mots, diffuse l’encre ou la fait couler au sol. Elle leur confère ainsi une nouvelle apparence, souvent plus poignante que l’original et qui semble meurtrie."

Claudia Imbert

Petite-Vallée
Claudia Imbert


Claudia Imbert a été accueillie en résidence en Gaspésie en juin 2015 dans le cadre d’un partenariat entre Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie


"Suite à une invitation en résidence sur le territoire de la Gaspésie, je me dirige vers la côte Nord de la péninsule. « Plus sauvage » me dit-on. « Tu vas y rencontrer de sacrés personnages ! ». Je n’ai pas photographié les personnages en question mais ils ont été les passeurs. Ils m’ont accueillie avec le coeur et présentée à la communauté. Je me suis donc posée à Petite-Vallée. Mais comment raconter ce lieu à la fois puissant et déroutant ? Je cherchais le centre-ville et ne le trouvais pas. Je cherchais des passants, ils ne semblaient jamais quitter leur voiture. Et chaque jour, je me trouvais confrontée à une météo différente : brouillard, soleil, vent, pluie, gris, soleil, froid, très froid, chaud, bleu, tempête. Je collectionnais alors les portraits de maisons, comme une petite fille qui répète le même dessin pour le parfaire. Puis les séances de portraits m’ont permis d’aller plus loin. Ces moments d’équilibre où l’on se cherche, photographe et personne photographiée, quelle que soit la scène. Tout est possible, seules l’intuition, l’envie nous ont réunis ici et maintenant. C’était une manière de lui prendre le pouls, ralentie en son propre coeur car hors du temps ou à « la fin des terres*», Petite-Vallée dégage un doux parfum d’étrangeté".

Benoît Aquin

Rural
Benoit Aquin


Benoit Aquin a été accueilli en résidence en Picardie en juillet 2015 dans le cadre d’un partenariat entre Diaphane et les Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie, avec le soutien de la Commission permanente de coopération franco-québécoise


Intéressé par la réalité du monde agricole, j'ai récemment commencé à visiter des fermes en proximité de Montréal afin de les photographier. Non seulement ai-je trouvé un sujet qui poursuit les préoccupations écologiques qui guident mon travail depuis de nombreuses années, mais il m'a semblé que ces fermes constituaient un cadre adéquat pour radicaliser ma pratique photographique.
J’ai  été invité à participer à une résidence en Picardie avec Diaphane. Je crois que l’exploration de ce territoire français et des pratiques agricoles qui y sont liées ajouteront un pivot important à la démarche que j’ai entamée. Pour bien comprendre le projet proposé, il faut savoir qu'à propos des perspectives offertes par le monde agricole à l'horizon de 2050, les agronomes Mazoyer et Roudart considèrent que nourrir une population mondiale estimée à 9 milliards d'humains supposera une intensification drastique de l'agriculture sur l'ensemble de la planète. Quelques errances dans les campagnes québécoises suffisent à témoigner que cette intensification est déjà effective. Là où la force de l'homme a été supplantée par une machinerie agricole de jour en jour plus sophistiquée, il n'existe plus de différences réellement significatives entre la production du vivant et l'industrie de l'armement. Là où la spécialisation du travail agraire désagrège des tissus communautaires immémoriaux, la quête spirituelle devient une bouée de survie. Là où, enfin, l'anthropisation de la terre nourricière a rompu l'équilibre et l'harmonie qui unissaient jadis l'homme et la nature, la vie est en sursis. Un regard sur le modèle français me semble tout aussi légitime pour diffuser ma vision du monde rurale et de ses transformations. Ce projet s’inscrit dans la continuité des travaux photographiques que j'ai réalisés depuis près de dix ans, sur des enjeux environnementaux importants de notre époque et dans diverses régions du monde. Mentionnons notamment le projet Le « Dust Bowl » chinois, un essai réalisé de 2006 à 2009 et portant sur la désertification due aux mauvaises pratiques agricoles et à la pression démographique dans le nord-ouest de la Chine. Récompensé du Prix Pictet, qui est décerné à des œuvres photographiques qui sensibilisent le public à la cause du développement durable, ce projet a fait l’objet de plusieurs expositions internationales et des images qui en sont tirées font désormais parties de nombreuses collections.
J’essaie de présenter la nature, non pas d’une manière romantique, comme un lieu idyllique, sauvage, séparé et immuable, qu’il faudrait conserver tel quel, mais comme un système, un système de relations, ouvert et en constante transformation, qui comprend les activités humaines. Un projet qui peut aussi ouvrir sur un projet politique—l’équilibre des forces, l’entretien du système—à des fins simplement humaines."