DIAPHANE MONOCHROME RVB 01

ACSO

usimages

Dominique Delpoux
Les ouvriers de la Cofrablack
Du 24 avril au 4 juin 2017 I Sarcus I Centre d'affaires et d'innovation sociale I 9 rue Ronsard à Nogent-sur-Oise I Tél. : 03 44 73 91 60 

 

UsimagesDelpouxx« À l’initiative de l’entreprise Cofrablack, usine pétrochimique produisant du noir de carbone, je découvre l’univers de cette industrie. Vêtus de lourds bleus de travail, des ouvriers produisent sous un fort soleil de Gironde et dans la chaleur des réacteurs du noir de carbone. Cette poussière aux fines particules s'échappe dans la transparence de l'air, elle pénètre partout, à travers les vêtements, dans tous les plis, par tous les pores, noircissant les visages jusqu'à l'intérieur des paupières. Ils m'évoquent immédiatement les images des mineurs de charbon remontant de la galerie.
En fin de journée, qui n'est pas nécessairement le soir car l'usine fonctionne continuellement en trois postes, alors qu'une équipe arrive, celle qui part se dirige vers les vestiaires. C'est un univers joyeux où chacun, débarrassé des vêtements de travail, retire sous la douche cette seconde peau, fruit de l'activité du jour : le noir de carbone. En quelques minutes, la fatigue enregistrée par la journée de travail semble gommée, leurs traits s'adoucissent, leurs yeux s'agrandissent, ils apparaissent torse nu tels qu'ils sont. Je décide de réaliser trois portraits, deux devant l'usine en début et enfin de poste puis le troisième dans les vestiaires à l'issue de la douche. Huit triptyques sont présentés, comme un symbole pour ces ouvriers dont le système d'organisation d'horaires de travail est en trois-huit ». 

Série réalisée en 2011 au Bec d’Ambès, Gironde, France
En décembre 2016, Dominique Delpoux a réalisé les dernières images avant la fermeture de l’entreprise.

Dominique Delpoux est né en 1962.
Il vit dans le Tarn, près de Toulouse. Il est représenté par l’Agence VU.
www.dominiquedelpoux.fr

 
Bernard Lefebvre dit Ellebé
Industries rouennaises
Du 24 avril au 4 juin 2017 I Grilles du square Philippe Decourtay I Jardin japonais à Nogent-sur-Oise

 

UsimagesEllebeBernard Lefebvre dit « Ellebé » (1906-1992), fut d’abord reporter-photographe, correspondant pour la presse locale et nationale. Après avoir en 1945 créé le service photographique du quotidien régional renaissant Paris-Normandie, il installe en 1949 un studio commercial de photographie, place Beauvoisine à Rouen. En plus du négoce et des prises de vues pour le portrait, il se spécialise rapidement dans les reportages pour les entreprises, le monde du commerce et de l’industrie.
Il a réalisé, entre 1950 et 1975, quantité de vues d’usines, d’ateliers industriels de toutes sortes (textile, chaudronnerie, mécanique, travaux publics, agroalimentaire, etc.) où apparaissent parfois ouvriers, contremaîtres et chefs de service. 
Avec sa chambre photographique de grand format (le plus souvent en 13x18 cm noir et blanc), il choisit des angles de vues et des lumières, avec ou sans flash, qui visent à célébrer, selon les souhaits des commanditaires, les installations et savoir-faire spécifiques des entreprises et leurs réalisations parmi les plus spectaculaires. Ces images étonnent autant par la rigueur de leur composition que par l’originalité de leurs sujets. La qualité des cadrages, l’équilibre des éclairages, particulièrement bien maîtrisés malgré la contrainte des lieux, nous font redécouvrir aujourd’hui ces photographies dans lesquelles les matériels et techniques d’un monde industriel révolu mettent en valeur le talent d’un authentique artisan photographe. 
Bernard Lefebvre a également été président de l’Union régionale d’art photographique de Normandie et président du photo-club rouennais de 1937 à 1941 puis de 1963 à 1977. Avec quelques amis photographes, il avait constitué au début des années 1950, sur le modèle du Groupe des XV à Paris, un collectif de photographes, le « Groupe des 7 ». Il s’agissait pour eux, en marge du photo-club, de revendiquer une pratique artistique de la photographie par l’excellence des tirages pour la participation à des expositions et des concours.

 

 

 

 

 

 

 

Exposition réalisée en collaboration avec Didier Mouchel et les Archives départementales de Seine-Maritime.

Archives départementales de Seine-Maritime
27 Rue Lucien Fromage à Darnétal
www.archivesdepartementales76.net

 

Mathieu Bernard-Reymond
Léo Delafontaine
Thomas Jorion
Image électrique - Regards sur les centrales du Rhin
Du 24 avril au 4 juin 2017 I Espace Matisse I 101 rue Jean-Baptiste Carpeaux à Creil I Tél. : 03 44 24 09 19 I Du Mardi au Vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h ; le Samedi de 9h à 12h et de 14h à 17h 

 

« Image électrique - Regards sur les centrales du Rhin » est le fruit d’un travail de résidence de création initié par le Musée EDF Electropolis à Mulhouse et piloté par La Chambre - espace d’exposition et de formation à l’image à Strasbourg. Un trio de photographes - Mathieu Bernard-Reymond, Léo Delafontaine et Thomas Jorion - a été invité à apporter un regard nouveau sur le patrimoine architectural et humain que constituent les sites de production d’EDF en Alsace, le long du Rhin. Curieux de découvrir ces univers, Mathieu Bernard-Reymond s’est pris au jeu de la résidence parce qu’elle induit « des contraintes de temps, de lieu, qui sont souvent propices à la création »
Léo Delafontaine a quant à lui fait évoluer sa pratique. « J’ai cherché à changer ma distance habituelle de prise de vue mais aussi les cadrages. Dans le premier ensemble d’images, où le personnage semble noyé dans les infrastructures, j’ai voulu insister sur la monumentalité des centrales. Mais sans les déshumaniser complètement, ce qui serait ici un non sens selon moi. Les portraits plus rapprochés qui correspondent au deuxième ensemble d’images permettent de donner un visage plus concret à ces silhouettes perdues dans le cadre des premières images ».
« Ce projet s’inscrit dans le périmètre de mon travail sans être un prolongement ou une rupture », explique Thomas Jorion. « C’est quelque chose qui gravite naturellement autour. Et je ne me suis pas trompé, j’y ai trouvé les univers que je cherche habituellement dans les lieux de mémoire que je visite. Atmosphères mystérieuses dans les centrales hydroélectriques, abstraction dans la centrale nucléaire ».
Cette exposition présente également un volet explorant le patrimoine photographique d’EDF et des anciennes compagnies du Rhin avec l’appui scientifique de l’historien Yves Bouvier et du Musée EDF Electropolis.
Le commissariat de la partie historique a été confié à Emeline Dufrennoy.

 

UsimagesImageElectriqueBernard
Mathieu Bernard-Reymond
est né en 1976. Il vit et travaille à Lausanne (Suisse).
Plusieurs prix ont salué son travail (HSBC 2003, Rencontres d’Arles 2005,
Paris-Photo 2006, Arcimboldo 2009).
Il est membre du collectif européen Piece of Cake.
www.matbr.com

 

UsimagesImageElectriqueDelafontaine
Léo Delafontaine
est né à Rouen en 1984. Il vit et travaille à Paris.

Diplômé en photographie et en littérature française,
il se consacre depuis plusieurs années à la photographie documentaire.
D’Abraham, Diaphane éditions, 2011
Micronations, Diaphane éditions, 2013
www.leodelafontaine.com

 

UsimagesImageElectriqueJorion
Thomas Jorion
est né en 1976. Il vit et travaille à Paris.

Il réalise ses images avec une chambre photographique 4x5’’
ainsi que des négatifs couleurs.
Silencio, éditions de La Martinière, 2013
Vestiges d’empire, éditions de La Martinière, 2016
www.thomasjorion.com

Daniel Stier
Ways of knowing

Du 24 avril au 4 juin 2017 I Parc urbain du prieuré autour des étangs de la Maladrerie et de la Roselière de Montataire

 

UsimagesStierDaniel Stier a passé quatre années à parcourir les laboratoires européens et américains, comme l’Institut de médecine aérospatiale à Cologne, le Département de neurosciences cognitives de l’université de Birmingham ou le Département de psychologie de l’université de Zurich. Sans aucun avertissement ni explication, il nous montre des expériences scientifiques en cours de réalisation. Le but étant de nous interpeller, d’aiguiser notre curiosité. Difficile de savoir ce qui se passe réellement. « J’aime le fait que le spectateur se sente perdu en regardant les images, qu’il s’interroge. Que se passe-t-il ? Que s’est-il passé ? Que va t-il se passer ? ». 
Ce dernier avoue avoir « une fascination étrange pour tout ce qui est scientifique. (...) Tellement de choses que nous ne comprenons pas peuvent être excitantes ». À la clef, il nous livre des images cocasses et décalées qui nous catapultent dans des univers inconnus où chacun à tout loisir de recréer ses propres histoires.
Si ces expériences semblent farfelues, Daniel Stier insiste sur le fait qu'elles sont menées par des professeurs, docteurs et étudiants travaillant sur des programmes de recherche très sérieux. De fait, les images nous présentent des « cobayes » humains installés dans toutes sortes de positions inconfortables, des individus suspendus à des câbles, sanglés dans des capsules en forme d'oeufs... Les machineries, les fils enchevêtrés et les matériaux bizarres donnent l'impression d'un projet « bricolé à la maison ».
« Il n'y a pas de l'inox et des objets high-tech partout », résume le photographe. Les expériences sont réalisées par des universitaires qui ont du mal à boucler leur budget et font donc avec ce qu'ils ont.
Daniel Stier établit un parallèle entre la recherche scientifique et le processus créatif. « En entrant dans ces laboratoires, j'ai toujours eu le sentiment de visiter un atelier d'artiste, confie-t-il. Il s'agit dans les deux cas de curiosité d'expérimentation et d'un rapport de cause à effet entre la pensée et l'action. Le travail de création des artistes et des scientifiques est toujours expérimental. Je pense que c'est finalement un moyen de trouver l'ordre dans une réalité trop complexe ». 

 

Daniel Stier est né en 1966 en Allemagne. Il vit et travaille à Londres. 
Ways of Knowing, YES editions, 2015
www.danielstier.com